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ID #48 Les malfaçons dans la production contemporaine de l’habitat

Publié le 13 octobre 2016

Les malfaçons dans la production contemporaine de l’habitat

Analyse exploratoire des déterminants et coûts réels

par Vincent Renauld-Giard

 

L’émergence des préoccupations énergétiques dans le bâtiment, portée notamment par les dernières réglementations thermiques (RT2005, RT2012), s’est accompagnée de nouvelles formes de non-qualité. Cet article propose d’explorer les origines des malfaçons dans la production de l’habitat contemporain ainsi que les préjudices que ces malfaçons occasionnent dans la chaîne d’acteur.

Nous montrerons ainsi que les déterminants des malfaçons sont pluriels, complexes, et qu’ils imbriquent des logiques à la fois organisationnelles, économiques, sociologiques et culturelles. Ils élargissent en ce sens la vision dominante, focalisée sur les déficits « de compétences professionnelles » et « de dispositifs de contrôle sur chantier ». Nous analysons ensuite la cartographie des coûts réels des malfaçons dans le jeu d’acteurs. Nous défendrons alors l’idée que la non-qualité produit des coûts de « premier tour » largement assumés par les maillons faibles de la chaîne que sont l’artisan et l’habitant. Mais de plus, dans certains secteurs, comme celui de la rénovation, les malfaçons produisent indirectement une défiance sur le marché qui « coûte » aux carnets de commande de l’ensemble des acteurs ainsi qu’aux objectifs des pouvoirs publics. Ces coûts dits de « second tour », en affectant les intérêts de l’Etat et ceux des grands acteurs économiques, engagent à l’action publique.

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