Policy Briefs

Policy Brief #2015-02 Prix du carbone : Les pistes pour l’après COP 21

Publié le 17 novembre 2015

Prix du carbone : Les pistes pour l’après COP 21

 

par Christian de Perthuis, Pierre-André Jouvet, Raphael Trotignon

 

La méthode retenue pour préparer la conférence climat de Paris (COP-21) consiste à réunir les contributions volontaires de chaque pays au titre de l’action face au changement climatique puis à négocier un cadre commun incluant une procédure indépendante de mesure et vérification et une clause de révisions périodiques des engagements. Cette méthode reporte sur l’après COP-21 la discussion sur les instruments économiques et la tarification du carbone. Ce Policy Brief trace trois pistes pour introduire à grande échelle de tels instruments dans les prochaines années :

  • Mettre un terme à la fragmentation des marchés de quotas de CO2 dans le monde, en fixant l’objectif de constitution d’un marché transcontinental du carbone à l’horizon 2020 à partir des pilotes développés en Europe, en Chine et en Corée, dans des Etats d’Amérique du Nord.
  • Introduire un mécanisme de « bonus-malus » carbone international au
    profit des pays à faibles émissions par tête qui :
    • incite économiquement les pays en développement à rejoindre le système commun de mesure et vérification sous l’égide des Nations-Unies ;
    • constitue un apport récurrent en fonds propres publics permettant de crédibiliser les promesses de transferts financiers à destination des pays moins avancés ;
    • récompense, en régime de croisière, tous les pays parvenant à réduire leurs émissions plus rapidement que la moyenne (et réciproquement).
  • S’accorder sur des valeurs de référence de prix du carbone permettant de comparer les contributions volontaires des pays, d’orienter l’aide au développement vers les projets bas carbone et de fournir des repères aux gouvernements pour accélérer la tarification internationale du carbone.

Pour réduire les risques d’un réchauffement moyen supérieur à 2° C, il faut sans délais réorienter les modèles de développement en intégrant le coût des risques climatiques dans le fonctionnement de l’économie mondiale. Autrement dit, introduire un prix du carbone qui représente la valeur que nos sociétés accordent effectivement à la préservation du climat. La conférence de Paris sera un succès si elle ouvre les voies de progrès décisifs dans cette
direction.

 

Télécharger l'article