De nombreux scientifiques pointent les surestimations des crédits carbone du marché volontaire. Améliorer sa transparence est indispensable pour renforcer son efficacité et sa crédibilité.
Le marché des crédits carbone est à nouveau dans la tourmente. La demande a chuté en 2023 à 111 millions de tonnes de CO2 équivalent (-56 % par rapport à 2022), soit 723 millions de dollars. En avril, l’organisme certificateur de référence, Science based target initiative (SBTI), déclenchait la controverse : en autorisant le comptage des crédits carbones volontaires dans les plans de réduction des émissions de gaz à effet de serre, il a perdu en crédibilité. […]
Dans une étude publiée en mars, une équipe de recherche identifie un prérequis indispensable : la transparence. « Nous avons souhaité agréger les registres des organismes certificateurs pour comprendre les déterminants des prix très hétérogènes, explique Tara L’Horty, coautrice de l’étude et doctorante en économie à l’Inrae. Or, les données n’étaient pas fournies par tous les organismes, voire par aucun d’entre eux pour certaines ! ».