Interviews

Interview de Larry Goulder

Publié le 23 octobre 2017

Lawrence Goulder est Professeur d’économie de l’environnement et des ressources naturelles à l’Université de Stanford et directeur du centre d’analyse des politiques environnementales et énergétiques. Il préside également le Conseil Scientifique de la Chaire Economie du Climat.

Quels éléments de la Conférence Annuelle vous ont particulièrement frappés ?

J’ai aimé le fait que la Conférence annuelle offre un panel d’intervenants considérablement varié — impliquant la participation des chercheurs de la Chaire (généralement les plus jeunes), des membres du Comité scientifique de la Chaire et d’importants dirigeants du monde des affaires et du gouvernement. Ce fut un véritable succès pour la Chaire de réunir en fin d’après-midi la Maire de Paris, la Présidente de l’Université de Paris-Dauphine, plusieurs dirigeants éminents d’entreprises privées liées à l’énergie et à l’environnement et des acteurs clés dans les ONG – tous autour de la même table ! Pour moi, cette session a marqué une étape importante dans l’établissement d’une bonne communication entre les principaux décideurs. 

Lors de la Conférence, la Chaire a notamment mis l’accent sur le lien entre l’innovation et les politiques climatiques. Qu’en pensez-vous?

Les économistes ont eu tendance à se concentrer sur la « tarification des émissions » en tant qu’instruments clés de la politique contre le changement climatique. Ils recommandent souvent une taxe sur le carbone ou un système de plafonnement et d’échange comme les formes spécifiques de tarification des émissions. Je suis un fervent défenseur de la tarification des émissions: elle peut aider à réduire les émissions de gaz à effet de serre à un coût moindre que d’autres formes de réglementation plus conventionnelles. Cependant, il est très important de prendre également en compte les « politiques d’innovation », qui pourraient par exemple prendre la forme de subventions à la recherche et au développement de technologies à faible émission de carbone. La théorie économique indique que la combinaison de la tarification des émissions et une politique de soutien à l’innovation peut permettre de réduire les émissions à un coût moindre que l’une ou l’autre de ces politiques isolément. Bien qu’il y ait eu beaucoup de travaux empiriques sur la tarification des émissions, il y a un fort besoin de recherches empiriques sur les politiques d’innovation – la recherche pour identifier les politiques d’innovation qui seront les plus efficaces. Je suis très heureux de voir que la Chaire vise à combler ces lacunes à travers ses programmes de recherche.