Interviews

3 questions à Madeline Werthschulte

Publié le 26 juin 2019

A l’occasion de sa venue au FLM du 21 juin pour son article Perceptions erronées des coûts et consommation d’énergie

S’il vous plaît, présentez-vous, votre carrière et vos intérêts de recherche.
Je m’appelle Madeline Werthschulte, je suis doctorante et chercheuse au Département d’économie de l’Université de Münster, Allemagne.  Depuis 2016, je travaille sur le projet de recherche européen ENABLE.EU. Mes recherches portent sur les déterminants de la demande d’énergie des ménages. J’applique ainsi des théories économiques comportementales pour expliquer la demande d’énergie et tester empiriquement mes hypothèses à l’aide de méthodes (quasi-)expérimentales.

Comment le projet Enable.eu est-il organisé ? Quels sont ses objectifs ?
Le projet ENABLE.EU est un projet de recherche Horizon 2020 financé par l’UE. Il est organisée dans 11 pays avec 12 partenaires institutionnels. Le projet adopte une approche bottom-up pour changer le comportement énergétique en donnant aux consommateurs et aux citoyens les moyens de faire des choix énergétiques mieux informés. Plus précisément, il s’oppose à l’amélioration de notre compréhension des facteurs sociaux, économiques, culturels et de gouvernance des comportements énergétiques. De plus, le projet vise à identifier les facteurs clés qui motivent les gens à changer leurs habitudes de consommation d’énergie. Sur la base de ces facteurs clés, des recommandations politiques sont formulées qui encouragent l’adoption de comportements durables.

Quels sont ses objectifs ? Le projet ENABLE.EU est un projet de recherche Horizon 2020 financé par l’UE. Il est organisée dans 11 pays avec 12 partenaires institutionnels. Le projet adopte une approche bottom-up pour changer le comportement énergétique en donnant aux consommateurs et aux citoyens les moyens de faire des choix énergétiques mieux informés. Plus précisément, il s’oppose à l’amélioration de notre compréhension des facteurs sociaux, économiques, culturels et de gouvernance des comportements énergétiques. De plus, le projet vise à identifier les facteurs clés qui motivent les gens à changer leurs habitudes de consommation d’énergie. Sur la base de ces facteurs clés, des recommandations politiques sont formulées qui encouragent l’adoption de comportements durables.

Quels sont les résultats les plus importants de l’étude que vous présentez ? Y a-t-il des implications spécifiques pour le marché français de l’électricité ?
La plupart des ménages allemands sont soumis à un système de facturation annuelle de l’électricité, avec un décalage pouvant aller jusqu’à un an entre la consommation d’électricité et le paiement de la facture d’électricité. Ce décalage entre la consommation et le paiement peut donner lieu à un biais actuel ou à une actualisation incohérente dans le temps. Nos résultats montrent que le biais actuel prédit en effet une augmentation de 9 % de la consommation d’électricité par rapport à la consommation d’électricité des participants en fonction du temps, en excluant de façon exponentielle les participants. Cela suggère que les ménages surconsomment de l’électricité parce qu’ils sous-évaluent leur future facture énergétique. De plus, nos résultats montrent que ni le prix marginal réel de l’électricité ni le prix marginal prévu ne peuvent prédire la consommation d’électricité. Cela indique soit une élasticité-prix presque nulle (attendue), soit que les ménages maximisent leur utilité à partir de la consommation d’énergie par rapport à une autre perception erronée des prix que celle qui est couverte dans notre étude.
Nous attendons qualitativement les mêmes résultats pour les consommateurs français, bien que le mode de facturation et les prix de l’énergie soient différents en France et en Allemagne. Tant qu’il y aura un décalage entre la consommation et le paiement de l’électricité, le biais actuel sera toujours corrélé à la consommation d’électricité. Toutefois, la corrélation peut différer dans son ampleur.