Après la reculade sur la fiscalité écologique de décembre dernier, l’impression prévaut qu’on ne reverra pas de sitôt une reprise de la taxation du CO2.
Et si la lame de fond déclenchée par les gilets jaunes pouvait faciliter la mise en place d’une fiscalité verte ? La question surprend et l’on suspecte immédiatement celui qui la pose d’un dangereux déni de réalité… Mais examinons-la de plus près.
Les crises, terreau des réformes fiscales
La fronde des gilets jaunes a eu le mérite de porter sur la place publique la question de la fiscalité écologique, jusqu’à présent réservée à quelques initiés.
Elle n’a pas contesté le principe de cette taxation, mais a envoyé trois messages aux gouvernants : trop d’injustice ; trop d’impôts qui tuent le pouvoir d’achat ; une tromperie sur des mesures qui, sous couvert d’écologie, n’ont d’autre finalité que de remplir les caisses de l’État.
Que la taxe carbone ou celle sur le diesel affecte le pouvoir d’achat, c’est un fait : elle est anti-redistributive, parce que pesant en proportion davantage sur les ménages les moins aisés.