Points de vue

Crédits carbone et déforestation évitée : impact réel ou risque de greenwashing ?

Publié le 25 janvier 2022

Par Philippe Delacote, Directeur de recherche en économie, INRAe et Responsable du programme CEC Agriculture et Forêts et Gwenolé Le Velly Maître de conférence, Montpellier SupAgro.

Parmi les quelques avancées de la COP26 fin 2021, on trouve l’engagement, signé par plus de 140 pays, de faire cesser la déforestation tropicale d’ici à 2030. La déforestation constitue en effet une cause majeure d’émissions de gaz à effet de serre, et la conservation des puits de carbone forestier semble incontournable pour l’atteinte de la neutralité carbone. Si les objectifs sont clairs, les moyens pour y parvenir le sont toutefois moins. Comment protéger efficacement les forêts tropicales ? Parmi les options de conservation de ces écosystèmes, les projets REDD+ (pour réduction des émissions liées à la déforestation et la dégradation des forêts) prennent notamment la forme de paiements pour services écosystémiques, où l’on cherche à rétribuer les acteurs locaux pour que ceux-ci cessent leur déforestation.

Ces projets sont régulièrement financés par des mécanismes de compensation carbone : des entreprises privées souhaitant compenser une partie de leurs émissions de gaz à effet de serre achètent des crédits carbone issus de ces projets sur les marchés dits volontaires. Ainsi, la compensation carbone présente l’intérêt essentiel de mobiliser des fonds privés pour financer la transition écologique des secteurs agricoles et forestiers.

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