Interviews

3 questions à Anna Creti

Publié le 27 mai 2019

à l’occasion de la parution imminente de son livre Economics of Electricity. Markets, Competitition and Rules co écrit avec Fulvio Fontini

Pourquoi avoir choisi d’écrire un ouvrage sur l’économie de l’électricité ?
Après avoir suivi l’évolution du secteur de l’électricité en Europe depuis son ouverture à la concurrence, et avoir enseigné les principes de l’architecture de marché, des problèmes de concurrence et régulation pendant de nombreuses années, j’ai décidé d’écrire ce manuel pour transmettre mon expérience aux étudiant.es de différentes disciplines, telles que l’économie, ingénierie ou les sciences politiques. Je remercie mon coauteur Fulvio Fontini pour m’avoir convaincue de me lancer dans cette aventure !

Vous consacrez un chapitre complet au lien entre marché électrique et réchauffement global. Quels sont vos principaux messages ?
Le secteur de l’électricité est au centre de plusieurs enjeux liés au réchauffement climatique. Les efforts de produire une électricité à faible intensité carbone, en abandonnant les fossiles au profit des renouvelables, ne doivent pas cesser. Des pays fortement décarbonés, comme le Danemark, continuent à avoir un contenu en CO2 du KhW produit assez élevé. Ceci dépend de la gestion du transport et des échanges avec les pays voisins…voilà un des paradoxes que j’explique dans le livre. 

Peut-on en tirer des enseignements sur l’accès à l’énergie en Afrique, l’un des nouveaux axes de recherche que vous portez au sein de la Chaire ?
L’utilisation des énergie renouvelables, la maîtrise de l’intermittence, mais aussi une vision du secteur électrique efficace et performant, où marchés et règles sont coordonnés, sont les ingrédients sur lesquels j’oriente les réflexions au sein de la Chaire, pour faire face au défi de l’accès à l’énergie en Afrique.

Une question bonus pour revenir à votre nouvelle fonction à la Chaire. En dehors de l’axe de recherche sur l’Afrique, quelles sont vos priorités pour les développements futurs de la Chaire ? 
En termes de recherche, nous porterons une plus grande attention aux questions liées à la finance verte, ou aux liens entre digital, énergie et environnement, sans oublier les questions de la transition écologique et énergétique bas carbone, de la neutralité carbone, et les enjeux du carbone vivant. Le renforcement des liens avec les Chaires et institutions existantes qui portent aussi ces sujets, aussi bien qu’une ouverture plus prononcée vers les réseaux internationaux, accompagneront les développements futurs de la Chaire. Je remercie Christian de Perthuis, fondateur de la Chaire, de m’avoir confié cette nouvelle fonction.