Interview de Christian de Perthuis dans la Dépêche du Midi
Alors que la sortie des énergies fossiles est une nécessité absolue, pourquoi est-il si difficile d’appliquer une fiscalité écologique ?
Il faut d’abord expliquer de quelles taxes nous parlons. La taxe carbone s’applique à toutes les énergies fossiles. Elle inclut notamment les dépenses de chauffage. Son objectif est de renchérir les énergies fossiles pour réduire leurs usages et baisser les émissions de gaz à effet de serre. C’est une taxe qui a fait ses preuves dans les pays où elle a été mise en place, comme en Suède, en Irlande ou au Royaume-Uni pour les gros émetteurs. Au 1er janvier prochain, la taxe carbone doit faire augmenter le prix du litre d’essence sans plomb de 2,9 centimes et celui du diesel de 3,3 centimes. Ensuite, il y a la taxation du diesel. Au 1er janvier prochain, elle représentera 3,1 centimes en plus, uniquement sur ce carburant. Son objectif n’est pas de réduire les émissions de CO2, mais de lutter contre les pollutions locales et leurs effets sur la santé. Mais il n’y a eu aucune pédagogie sur ce sujet, et les gens ont eu l’impression d’avoir été trompés : on les a incités à acheter des véhicules diesel pendant des années avant de changer subitement de politique. On peut comprendre leur colère.