Par Philippe Delacote, Derya Keles et Gwenolé Le Velly.
JEL Codes: D72, Q57
Les espaces naturels protégés ne sont pas éternels et restent vulnérables aux changements politiques. Ainsi aux États-Unis des liens robustes sont établis entre une majorité républicaine au Congrès et des politiques visant à réduire, supprimer ou déclassifier les aires protégées. Celles-ci sont cruciales pour la préservation de la biodiversité à l’échelle mondiale. La COP 15 de la biodiversité en 2022 aboutissait à la promesse de sanctuariser 30 % de la biodiversité terrestre et marine d’ici à 2030. Alors que la COP16 commence, cet objectif semble loin d’être atteint, avec seulement 8,35 % des mers et 17,5 % des terres sont aujourd’hui protégées. Un avancement minime depuis 2022. Que se passe-t-il pour la biodiversité quand différentes familles politiques se succèdent au pouvoir? À l’approche des élections présidentielles américaines, les enjeux soulevés par cette question prennent une importance particulière. Nos travaux montrent que lorsque les Républicains gouvernent à l’échelle locale, les déclassements, les réductions ou suppressions des aires protégées deviennent plus probables. Pour comprendre comment nous avons pu arriver à ce résultat, reprenons les bases : à quoi sert une aire protégée, qu’est-ce qui menace généralement celles-ci?