Thèses soutenues

« La gestion des forêts tropicales comme levier d’atténuation du changement climatique : l’éxpérience des ‘projets REDD+ », Gabriela Simonet

Publié le 22 juin 2016

Juin 2016

Gabriela Simonet a soutenu sa thèse « La gestion des forêts tropicales comme levier d’atténuation du changement climatique : l’éxpérience des ‘projets REDD+».

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Résumé :

Le mécanisme REDD+ occupe, depuis sa création en 2005, une place centrale dans les négociations internationales sur le climat. Basé sur l’émergence d’une valeur carbone, REDD+ est accompagné d’une promesse de financements substantiels pour la conservation des forêts, mais aussi des promesses de respect de la souveraineté nationale, d’efficacité et de bénéfices multiples. Dix ans après la création du mécanisme REDD+, cette thèse pose la question des modalités et implications de l’introduction d’une valeur carbone dans la gestion des forêts tropicales. La construction d’une base de connaissance sur les projets REDD+ permet d’abord d’identifier 345 projets actifs, que nous qualifions d’hybrides entre la vision onusienne de REDD+ et les approches de conservation préexistant au mécanisme. Deux principaux modèles sont ensuite étudiés. Le premier est celui développé par le Brésil, qui poursuit à travers REDD+ un objectif de développement rural durable et finance, grâce au Fonds Amazone, des projets intégrés à la politique environnementale du pays. Une évaluation d’impact en différence-de-différence et appariement réalisée sur l’un de ces projets pilotes aboutit à des résultats encourageants quant à la possibilité d’utiliser des projets REDD+ comportant une composante de paiements pour services environnementaux pour ralentir la déforestation chez les petits producteurs brésiliens. Un second modèle, qui concerne 69% des projets, consiste en des projets indépendants, impulsés majoritairement par le secteur privé, et connectés aux marchés volontaires du carbone. Nous montrons que les porteurs de tels projets ont dû diversifier leurs sources de financement afin de s’adapter à la crise qui affecte le marché carbone, et que la crainte que les bénéfices locaux soient sacrifiés au nom du bénéfice climatique est à relativiser sur les marchés volontaires.

Mots clés: REDD+, paiements pour services environnementaux, Brésil, évaluation d’impact, bases de données.

Jury : M. William SUNDERLIN, Senior scientist at CIFOR (Rapporteur)
Mme Catherine ARAUJO-BONJEAN , Chargée de recherche CNRS (Rapporteur)
Mme Amy DAHAN , Directrice de recherche CNRS (Présidente du jury)
M. Alain KARSENTY , Docteur, HDR, CIRAD (Directeur de thèse)
M. Christian de PERTHUIS , Professeur à l’Université Paris-Dauphine (Co-encadrant de thèse)