Janvier 2015
Wen Wang a soutenu sa thèse « Intégrer l’agriculture dans les politiques d’atténuation chinoises » à l’Université Paris-Dauphine.
Résumé : Cette thèse offre une évaluation du potentiel d’atténuation technique et économique global dans l’agriculture Chinoise et des conditions nécessaires à la formation d’un prix du carbone dans ce secteur. Le champ de recherche inclut les émissions venant de terres cultivées et en particulier celles liées à l’utilisation d’engrais azotés synthétiques. Il s’articule autour de la construction d’une courbe de coûts marginaux de réduction (MACC), qui offre un cadre rationnel pour combiner les données biophysiques et économiques afin de refléter les coûts et les potentiels d’atténuation. Cet outil permet d’agréger le potentiel d’atténuation découlant de l’application d’un sous-ensemble de mesures coût-efficacité en dessus d’un niveau de référence désignée. Une analyse des politiques climatiques chinoises révèle que l’agriculture est presque absente de la stratégie nationale d’atténuation. Nous avons donc l’intention d’examiner la faisabilité du point de vue technique, économique et politique, d’intégrer l’agriculture dans les politiques domestiques d’atténuation. En premier lieu, la tendance et les méthodes de calcul des émissions sont évaluées afin de déterminer une approche rigoureuse permettant de construire des scénarios de référence à partir de prévisions des activités ‘business-as-usual’ pour 2020. Deuxièmement, nous identifions neuf mesures d’atténuation des sols cultivés, nous évaluons leur taux d’abattement et leur applicabilité future au-delà du scénario de base pour obtenir un potentiel total d’atténuation techniquement faisable. Leur traduction en potentiel économique est alors faite en comparant les coûts de mise en œuvre des différentes options d’atténuation relatives aux pratiques agricoles conventionnelles. Les résultats des MACC montrent que l’agriculture offre un potentiel d’atténuation important, qui pourrait compenser environ un tiers des émissions de référence et dont un tiers pourrait être réalisé au coût négatif pour les agriculteurs. Nous examinons enfin l’utilisation des instruments économiques pour réduire les émissions au moindre coût dans le secteur agricole. Compte tenu des obstacles institutionnels, comportementaux et sociaux, nous suggérons fortement d’engager une réforme dans le système des subventions d’engrais afin d’envoyer un signal politique clair aux agriculteurs. L’utilisation de l’intensité du carbone comme référence normalisée est recommandé pour améliorer et élargir l’accès aux projets de compensation, et peut aussi préparer le terrain pour un possible programme expérimental d’échange de quotas d’émissions dans l’agriculture. En cohérence avec la priorité de protéger la sécurité alimentaire en Chine, des études de cas sur la production régionale de céréales sont introduites dans toutes ces étapes, y compris l’analyse de l’intensité des gaz à effet de serre de la production dans chaque province, le potentiel régional de réduction des émissions liées à l’utilisation d’engrais azotés ainsi que la disparité de coûts de mise en œuvre dans certaines régions.
Mots clés : agriculture chinoise, courbe de coûts marginaux de réduction, coût-efficacité, potentiel d’atténuation, tarification du carbone, politique climatique chinoise
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