Press

[🇫🇷] En Afrique, un risque d’accaparement des terres derrière la course aux crédits-carbone

Published on 17 December 2024

L’Afrique est-elle à la veille d’un nouveau cycle d’accaparement des terres, non pas pour sécuriser les approvisionnements alimentaires de pays tiers, comme à la fin des années 2000, mais pour produire les crédits-carbone destinés à compenser les émissions des gros pays pollueurs ou celles des entreprises ayant pris pour engagement d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050 ?

[…] A Bakou, en marge de la confĂ©rence des Nations unies sur les changements climatiques (COP29), fin novembre, celui qui fut auparavant ministre de l’agriculture du Nigeria a dĂ©plorĂ© que « plusieurs pays abandonnent des parties entières de leur territoire pour des crĂ©dits carbone vendus Ă  un prix infĂ©rieur Ă  leur valeur, et avec elles, leur souverainetĂ© et la possibilitĂ© qu’ils auraient d’en faire usage pour rĂ©aliser leurs propres objectifs climatiques » […] .

[…] « Les marchĂ©s du carbone mis en place par l’Union europĂ©enne, la Californie, la Nouvelle-ZĂ©lande ou la Chine, pour ne citer que quelques  exemples, ne sont pas connectĂ©s entre eux. Ils ont leurs règles, Ă©laborĂ©es en fonction de leurs objectifs climatiques. Le marchĂ© europĂ©en, qui ne couvre pas le secteur forestier, cible les entreprises d’électricitĂ© et les secteurs industriels Ă  forte intensitĂ© Ă©nergĂ©tique en leur attribuant des quotas d’émissions. Les prix Ă©levĂ©s de la tonne de carbone[70 euros environ actuellement] sont une pression pour inciter les industriels Ă  adopter des technologies moins polluantes. Avoir un prix mondial du carbone supposerait d’avoir un seul marchĂ©, avec un seul rĂ©gulateur. Nous n’en prenons pas le chemin », explique Marc Baudry, professeur d’économie Ă  l’universitĂ© Paris-Nanterre. […]

Réservé aux abonnés