Marc Baudry, Anna Creti, Philippe Delacote.
La question de la sortie des fossiles est au centre des débats sur le climat et a constitué l’éléphant dans la pièce de la dernière COP28, qui s’est achevée sur un accord faisant mention d’une “transition hors des énergies fossiles”. Comme toujours, ce type d’accord est un délicat équilibre entre les points de vue des différentes parties, où chaque mot est scrupuleusement pesé. Dans cet accord, l’évocation d’une sortie des énergies fossiles est établie pour la première fois, mais sans date à l’horizon, le flou règne.
Les fossiles (pĂ©trole, gaz, charbon) reprĂ©sentent aujourd’hui presque 80% de la consommation mondiale d’Ă©nergie (voir figure ci-dessous). Cette part est l’hĂ©ritage d’une vĂ©ritable addiction aux Ă©nergies fossiles depuis le dĂ©but de la rĂ©volution industrielle aux alentours de 1850. Par ailleurs, les projets d’Ă©nergie renouvelable sont aujourd’hui confrontĂ©s Ă des vents contraires, entre inflation des coĂ»ts et goulets d’Ă©tranglement de la chaĂ®ne d’approvisionnement, notamment sur les minĂ©raux critiques comme le nickel et le lithium.