Anna Creti, Ă©conomiste spĂ©cialisĂ©e en questions Ă©nergĂ©tiques et directrice de la chaire d’Ă©conomie et du climat Ă l’UniversitĂ© de Paris Dauphine, estime mercredi 9 mars sur franceinfo que “l’impact serait immĂ©diat” si la France adoptait un embargo sur les hydrocarbures russes, comme les États-Unis ont annoncĂ© le faire mardi sur le gaz, Ă cause de la guerre en Ukraine.
franceinfo : Si la France adopte un embargo sur le gaz russe, comme le font les Etats-Unis, pourrait-on tenir sans ?
Anna Creti : Des mĂ©canismes pourraient ĂŞtre mis en place rapidement pour substituer dans certains usages le gaz, mais l’impact serait immĂ©diat. Le premier serait celui sur les prix. Ce genre de mesures qui crĂ©e un effet de panique, comme c’est le cas maintenant sur les bourses d’Ă©change de matières premières, ne font qu’augmenter les prix. Il y a sans doute l’Ă©ventualitĂ© de devoir faire face Ă des prix encore plus Ă©levĂ©s que ceux qu’on a aujourd’hui. Deuxièmement, il y aura sans doute des phĂ©nomènes de rationnement. On ne peut pas imaginer Ă©liminer une source d’approvisionnement et ne pas ressentir l’impact. Est-ce-qu’on peut tenir sans ces sources d’approvisionnement ? Malheureusement, non.