La Russie fournit un tiers du gaz consommé dans l’Union européenne. Même si elle mise beaucoup sur le projet Nord Stream 2, elle a aussi diversifié les clients de ses exportations de gaz, en se tournant vers la Chine.
[…] Pourquoi la Russie n’a-t-elle pas semblé mortifiée à l’annonce du blocage de Nord Stream 2 ? D’une part, car les difficultés de ce projet ne sont pas nouvelles. Sous la présidence de Donald Trump, les États-Unis avaient déjà imposé des sanctions, suspendant le chantier à plusieurs reprises. La Russie sait néanmoins qu’il se fera tôt ou tard, les partenaires engagés ayant trop à perdre. Si ce tuyau restait vide, « ce serait un investissement non rentabilisé pour la Russie mais aussi pour Engie, Shell… : toute l’autre partie du consortium qui l’aurait financé, rappelle Anna Creti, professeur d’économie à l’université de Paris Dauphine-PSL, directrice scientifique de la Chaire Économie du Gaz Naturel et de la Chaire Économie du Climat. C’est un phénomène de hold-up. » […]